Quel statut juridique pour le coach de vie ?

 

 

 

Le coaching de vie est en vogue et déchaîne les passions, tant du côté des particuliers en quête d’un accompagnement personnalisé que des professionnels en reconversion. Tout comme l’hypnothérapeute, le coach de vie exerce une activité libérale non réglementée : cela signifie qu’elle ne nécessite aucun diplôme et qu’elle n’est encadrée par aucune instance ni aucun Ordre. Dans les faits, s’installer comme coach de vie est donc particulièrement aisé !
Vous pouvez librement vous déclarer coach, sans avoir à justifier de connaissances particulières… bien que cela reste chaudement recommandé, ne serait ce que pour vous crédibiliser aux yeux de votre future clientèle (vous pouvez par exemple suivre une formation dédiée). Soyez malgré tout attentif au choix de votre statut juridique : selon votre situation actuelle, vos ressources et vos besoins, opter pour un statut inadapté pourrait s’avérer fatal à votre développement. L’équipe Prism’Evolution vous aide à faire un premier tour d’horizon des différentes possibilités qui s’offrent à vous.

 

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La micro-entreprise : simple à gérer, mais peu crédible

 

La micro-entreprise (anciennement appelée auto-entreprise) connaît un franc succès auprès des indépendants fraîchement lancés. Et pour cause : il s’agit d’un statut très simplifié, facile à gérer et sans prises de risques majeures. C’est le statut idéal si vous souhaitez prendre le pouls de votre secteur d’activité sans engager de gros investissements, aussi bien personnels que financiers. Néanmoins, un coach en micro-entreprise est peu crédible aux yeux des organismes bancaires, et même de ses clients.

 

Les +

 

• Les démarches de création sont simples à mettre en place et peu onéreuses : vous pouvez vous enregistrer directement en ligne via le site https://www.lautoentrepreneur.fr/
• La cessation d’activité est pareillement rapide et facile à effectuer
• La jouissance du statut n’est pas limitée dans le temps : tant que vous n’excédez pas une certaine tranche de chiffre d’affaires (CA) – voir ci-dessous – , vous pouvez rester aussi longtemps que souhaité en micro
• La comptabilité est considérablement allégée par rapport à un autre statut : vous n’êtes même pas obligé de recourir à un expert comptable. Des cahiers de recettes et de dépenses suffisent amplement
• Votre activité n’est pas soumise à la TVA, sauf si votre CA est supérieur ou égal 33 200€ HT
• Vous bénéficiez du régime micro-social : vos cotisations sociales sont calculées sur la base d’un taux fixe appliqué à votre chiffre d’affaires. Ainsi, si dans le pire des cas vous faites 0€ de CA en 2018, vous n’aurez aucune cotisation sociale à payer
• Il est prévu que les micro ayant un CA inférieur à 5000€ soient dispensées de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) dès 2019.

 

Les –

 

• Vous devrez obligatoirement ouvrir un compte bancaire entièrement réservé à votre activité de life coach ; cela implique de prendre en compte des frais d’ouverture, mais cette procédure aura au moins l’avantage de vous permettre de mieux suivre vos revenus professionnels
• Vous ne pourrez pas garder le statut de micro-entreprise et ses avantages si votre CA excède
70 000€ HT
• Mauvaise protection sociale (directement imputable aux spécificités du régime micro-
social)
• C’est un statut connoté assez négativement, qui passe plutôt pour une « roue de secours » pour arrondir ses fins de mois que comme une activité professionnelle à part entière ; ce qui explique les réticences récurrentes des organismes bancaires à accepter de financer les prêts des micro-entrepreneurs…

 

Lire aussi : Comment devenir Coach de vie

 

L’Entreprise Individuelle (EI) au réel : la plus répandue, mais assez risquée

 

L’Entreprise Individuelle demeure un statut très répandu à l’heure actuelle. Il est en effet facile à gérer et plutôt économique. Plus ancien que la micro, ses quelques avantages ont malheureusement tendance à être dépassés par des inconvénients non négligeables, notamment celui de l’exposition de votre patrimoine personnel aux éventuels créanciers.

 

Les +

 

• Embauche de salariés envisageable
• Création simplifiée et sans démarches juridiques pesantes / coûteuses
• Radiation également facile à mettre en œuvre
• Aucun capital social à prévoir au départ
• Vous avez droit à une comptabilité bien plus poussée qu’en micro (bilans, etc.)

 

Les –

 

• Les cotisations sociales sont fluctuantes, notamment parce qu’elles sont calculées sur votre bénéfice réel annuel. Pour limiter les mauvaises surprises et gérer au mieux l’aspect comptable de votre structure, le recours à un expert comptable est fortement recommandé (ce qui entraînera fatalement des honoraires)
• Comme dans le cas de la micro, l’EI souffre d’un gros manque de reconnaissance, tant pour les banques que pour vos clients, mais également pour vos concurrents, qui voient d’un mauvais œil ces statuts peu professionnels
• L’EI au réel est aussi dite « en nom propre » : cela signifie que vous êtes seul responsable de votre entreprise et de ses dettes. Si vous ne parvenez pas à y faire face, ce n’est pas seulement votre patrimoine professionnel qui sera menacé par les créanciers, mais aussi vos biens personnels (et ceux de votre conjoint si vous êtes mariés sous le régime de la communauté). Pour éviter ce genre de dérive, vous pouvez opter pour l’EIRL, qui n’est rien d’autre qu’une EI mais avec séparation de patrimoines.

 

Le portage salarial : les avantages du salariat, mais transitoirement

 

Ce statut, éligible uniquement pour les activités de service (comme le personal coaching) consiste à signer un CDD / CDI auprès d’une société de portage. Il est donc très avantageux pour gérer les balbutiements de votre activité, mais doit demeurer purement transitoire si vous souhaitez vous développer convenablement et acquérir une certaine légitimité.

 

Les +

 

• Vous pouvez fonder votre entreprise, et en prime bénéficier de tous les atouts de la condition de salarié (mutuelle, retraite, congés payés, indemnités chômage, etc.)
• Vous ne courez que peu de risques en optant pour ce statut, puisqu’à la différence de l’EI, votre responsabilité n’est en aucun cas engagée
• La société de portage que vous rejoindrez vous permettra d’étendre votre réseau, de partager votre expérience avec d’autres professionnels de votre branche et de suivre des formations
• L’aspect administratif de votre activité est pris en charge par votre société de portage, ce qui présente l’avantage indéniable de vous libérer du temps pour vos loisirs.

 

Les –

 

• Il s’agit d’un statut juridique vous permettant de tâter le terrain sans prendre de gros risques : si vous souhaitez développer votre activité de coaching, il sera un jour ou l’autre indispensable d’opter pour un autre statut présenté sur cette page ou préconisé par un cabinet comptable
• Votre entreprise n’existe pas réellement, dans la mesure où elle n’est pas identifiée par un SIRET
• Votre société de portage, bien entendu, doit se rémunérer : pour ce faire, elle prélèvera environ 10% de votre CA (le taux varie selon les sociétés), mais également des honoraires pour chaque client, ainsi que les cotisations salariales et patronales. Le restant (votre salaire) est par ailleurs soumis à l’IR
• Votre autonomie risque d’être assez relative : votre société pourra vous refuser des missions si elle estime qu’elles ne sont pas assez lucratives, ou vous pousser à augmenter vos tarifs, par exemple.

 

L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) : un statut sécurisant, mais plus onéreux

 

L’EURL n’est en réalité qu’une SARL gérée par un associé unique. En tant que société, elle exige des procédures juridiques plus lourdes à porter qu’une EI ou qu’une micro, ainsi que des investissements financiers plus importants. Malgré cela, elle demeure un statut à clairement privilégier pour un coach et reste plus intéressante que la SASU.

 

Les +

 

• Contrairement à l’EI, votre patrimoine personnel est protégé : votre responsabilité n’est engagée qu’à hauteur de vos apports
• Très facile à céder (parts sociales et/ou fonds de commerce)
• Statut juridique à forte crédibilité pour les organismes bancaires et la clientèle
• Permet une croissance rapide, notamment si vous souhaitez intégrer un ou plusieurs associés à votre business
• Vous pouvez choisir entre deux régimes d’imposition, l’IR et l’IS, ce dernier étant bien souvent le plus avantageux

 

Les –

 

• L’EURL coûte bien plus cher qu’une EI ou micro, à la création et dans son fonctionnement quotidien (honoraires des professionnels qui vous encadrent, inscriptions aux registres, etc.)
• Il vous faudra également affronter un certain nombre de démarches juridiques pesantes lors de la création et de la dissolution/liquidation
• Vous serez obligé de tenir une comptabilité très soignée, ce qui implique de passer par un expert-comptable
• Le niveau de protection sociale de base est peu avantageux ; il est conseillé de mettre en place des contrats complémentaires (retraite, santé, prévoyance) pour obtenir un niveau de protection bien plus satisfaisant.

 

La Société par Actions Simplifiées Unipersonnelles (SASU) : très souple, mais la plus chère

 

Comme précédemment, la SASU est une SAS, mais constituée d’un associé unique. Son principal avantage réside dans la grande souplesse qu’elle laisse à son gérant. Il s’agit toutefois d’un statut juridique particulièrement onéreux.

 

Les +

 

• Statut à privilégier si vous bénéficiez d’aides à la création d’entreprise
• La SASU est idéale si vous préférez les dividendes à une rémunération
• Bonne protection sociale, notamment pour les gérants qui présentent des problèmes de santé
• Les charges sociales sont prélevées directement sur la fiche de paye

 

Les –

 

• Le formalisme juridique important
• La protection sociale est plus onéreuse qu’en EURL (elle représente jusqu’à 75% du net)
• Le résultat est plus compliqué à optimiser qu’en EURL.

 

Si vous souhaitez vous installer comme coach de vie et que vous disposez de temps et
d’argent à investir d’emblée dans votre activité, le mieux est d’opter pour le statut de l’EURL. À
l’inverse, si vous êtes incertain quant à la pérennité de votre profession, lancez-vous avec une micro
et évoluez en conséquence dès que votre CA prend un tournant favorable. N’hésitez pas à prendre
rendez-vous avec un expert-comptable pour arrêter votre choix sur le statut le plus adapté à vos
besoins.

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